Yula est une série limitée de whiskies proposée par Douglas Laing en 3 chapitre : 20ans, 21ans et 22ans (chacune limitée à 900 exemplaires). Chaque bouteille est présentée dans un magnifique coffret, lui-même riche en détail. La bouteille est sertie d’une étiquette très graphique et une cordelette vient sceller le bouchon. Douglas Laing se sont inspirés de l’histoire de la Déesse Yula, partant à la recherche de son amant disparu. Elle portait avec elle un tablier rempli de pierres magiques. Au cours de son voyage, Yula perdu à plusieurs reprises une pierre magique de son tablier. Ainsi, le sentier a formé une chaîne d’îles le long des côtes Écossaises. Après un long voyage, ses recherches ont été infructueuses et Yula n’a pas retrouvé son amour. Pris par son chagrin, elle finira par se noyer dans les eaux trompeuses entourant la dernière pierre tombée de son tablier, qui forma une dernière île, connue aujourd’hui sous le nom d’Islay.

Yula 20 ans

Il s’agit d’un vatting malt d’Islay titrant 52,6%abv, distillé en 1995 et composé probablement par des malts âgé de 20 ans. Je dit « probablement » car la composition est un secret gardé par la maison Douglas Laing. Côté dégustation, nous avons affaire à quelque chose d’incroyablement complexe.

Le nez sent le « vieux », la longue maturation, le bois trempé, presque moisi, combiné à des zestes de citron, la douceur du caramel et un peu de vanille. Un peu fumé mais atténué et transformé par le vieillissement. Je ne saurais vous dire quel whisky d’Islay est dominant dans ce dram, bien que peut-être la présence modérée de tourbe et de touches de fleurs légères suggèrent un des distillats les moins fumés (Bowmore, Bruichladdich, Bunnahabhain). Impressionnant en tout cas et très bien fait.

Le goût commence doux et frais, avant de devenir (agréablement) moisi et poussiéreux, avec la présence immédiate d’un bois très humide (on se sent téléporter aux côtes d’Islay). Le point culminant vient à la déglutition : une cascade de fumée, la douceur de la pomme caramélisée et de saveurs mûres, le tout intense et bien équilibré.

Finale substantielle, évidemment la fumée persiste mais aussi l’acidité et une astringence restreinte. Moins de bois que dans le goût initial, des notes herbacées et sèches subsistent. Très agréable

YULA 21 ans

Ce second volet associe les îles d’Islay et d’Island pour former un vatting malt âgé de 21 ans titrant 52,3%abv.

Nez plus hargneux et plus marin que la version 20 ans, avec plus de notes de caramel et de bois plus prononcées. Moins d’agrumes, moins de fruit. Paradoxalement, la fumée ne semble pas être aussi bien intégrée que dans la version plus récente. Il s’agit clairement d’une présence manifeste qui apporte plus de notes à base de plantes et de ferme. La tourbe est également entremêlé au fumé. Plutôt Caol Ila et Laphroaig dans celui-ci ?

Bouche plus sèche, plus fumée et herbacée que le 20 ans. Et ‘ouch’, l’entrée en bouche est très saline, ça pique la langue ! Moins de douceur, moins de vanille crémeuse, moins de fruits. La tourbe est bien plus présente, humide et même quelque peu gourmande. Je préfère le 20 ans qui a plus de profondeur et de complexité.

La finale est tout en herbes sèches : persil, aneth, fenouil et un peu d’amertume. Il me fait beaucoup penser à un Millstone Fanbase. L’influence du bois n’est pas marquée mais en revanche, cette tourbe reste accrochée à mon palais sans vouloir me laisser tranquille ! Bonne longueur donc.

Une version bien différente de la première, beaucoup plus tumultueuse et sauvage.

YULA 22 ans

Côté dégustation, il s’agit de loin de mon préféré. L’ouragan s’estompe et laisse place à une brise plus chaleureuse (51,2%abv).

Le nez est plus complexe et la fumée est plus réduite grâce à la maturation plus longue. Ainsi, la fumée est mieux intégrée et entremêlée aux autres arômes. On distingue ainsi plus de caramel, une douceur plus crémeuse, de la fumée de charbon et certaines notes d’herbes/botaniques.

La bouche est plus épicée que les versions plus jeunes avec une attaque plus audacieuse : influence immédiate du bois ancien, fumée discrète et douceur subtile. De jolies notes de cuir font même leurs apparitions. Cependant, l’iode et la tourbe tumultueuse qu’offraient les cuvées plus jeunes se font beaucoup plus discrètes. L’âge en fait un produit fabuleux et délicieux, rempli de subtilité.

La finale laisse d’agréables notes de vieux bois, de menthol et d’herbes fraiches.

Difficile de trancher entre ces 3 belles cuvées, surtout entre la version 20 ans et 22 ans qui sont mes favorites. Mais mon cœur penche quand même pour cette dernière qui est bien plus équilibrée, subtile et crémeuse.