Tim Ward est le plus frenchy des brits : il a commencé sa carrière de l’autre coté de la manche avant de partir en Australie puis d’atterrir en France. Il a travaillé dans un palace parisien après avoir fait quelques compétitions de ‘flair bartending’ (si si !) et il est maintenant l’une des figures incontournables du milieu. Il nous dit tout sur son métier de d’ambassadeur France pour Monkey Shoulder.

Pourquoi devenir Brand Ambassador ?

Il y a 8 ans, lorsque le Ritz a fermé pour rénovation et que je suis devenu père de famille, j’ai eu envie de faire évoluer ma carrière de bartender mais en restant dans l’industrie. Je cherchais à concilier ma vie personnelle avec mon métier et la position de Brand Ambassadeur France s’est présentée pour Monkey Shoulder. C’était le bon timing et j’ai aimé le coté fun de cette marque qui ne se prend pas au sérieux et qui reste très proche des bartenders. Monkey Shoulder me donnait l’opportunité de rester proche du monde des cocktails et des bars.

Comment se sont passés tes débuts ?

A l’époque Monkey Shoulder était encore une marque niche, il n’y avait qu’un seul brand ambassadeur global Dean Callan qui a commencé en 2010 et je suis arrivé ensuite en 2012. Nous sommes maintenant 12 ambassadeurs dans le monde. Dean a été mon mentor et m’a appris les ficelles du métier, il m’a aidé à me faire des connections lors de voyages au UK et aux US pour Tales of the Cocktails par exemple. Les connections sont extrêmement importante pour réussir dans ce métier.

Quelles autres qualités faut-il avoir ?

Il faut avoir le ‘peps’ au quotidien, être présent, faire le show, vérifier que tout se passe bien. Il faut une force mentale et physique aussi, j’essaye d’écouter les limites de mon corps, d’éviter les excès. Il m’est arrivé de refuser des ‘shots’ bien sûr. Je trouve qu’au-delà de 2cl, il y a trop de liquide en bouche et il est impossible de déguster le produit. Pour garder la forme je marche beaucoup, surtout quand je travaille, et pour me ressourcer chez moi je jardine. J’ai aussi les enfants et ma famille qui m’aident à m’équilibrer.

Comment vois-tu ton évolution ?

Je suis content de ce job mais je ne me vois pas prendre la position de Global Brand Ambassador. Les problématiques sont les mêmes mais les voyages rendent la vie de famille beaucoup plus compliquée. C’est le même métier, les mêmes objectifs à atteindre mais chaque pays, chaque marché est diffèrent. Les distributeurs, les méthodes de ventes, le marketing, les lois des différents pays, les règles d’importation…

As-tu un process d’organisation ?

Pour ma part, nous nous réunissons avec le directeur commercial et nous faisons un planning sur l’année des quelques dates importantes et fixes puis le reste du temps je peux choisir quand organiser des évènements. Ensuite je travaille sur les activations, les connections avec les bars, créer les ‘trends’. Nos objectifs (KPI) changent tous les ans, certaines années nous nous spécialisons sur les masterclasses ou bien la compétition… nous essayons de nous renouveler chaque année.

Via les réseaux sociaux ?

Nous ne nous focalisons pas sur les réseaux sociaux, nous n’investissons pas dessus mais cela fait partie du métier maintenant. Depuis 4 ans, nous suivons des formations pour utiliser les réseaux sociaux que j’utilise pour la transmission d’information, regarder ce qu’il se passe et montrer ce que je fais mais je préfère être sur le terrain.

Focus terrain donc ?

Oui, nous préférons faire des actions sur le terrain, dans les festivals, il y a aussi les actions ‘Monkey Crashers’ et la ‘Monkey Week’ par exemple. Nous aimons particulièrement créer des outils pour les bartenders, comme par exemple le Konga Shaker en 2016 qui était un outil de bartending des années 1930 et qui permettait de shaker 14 verres en une seule fois ! Cette année nous venons de sortir le Trigger Jigger qui est un outil qui aide les bartenders à travailler de façon plus précise et rapide et puis nous avons des goodies comme des casquettes, lunettes, t-shirts qui restent dans un esprit fun et décalé…

Qu’est-ce que tu aimes moins dans ton métier ?

Je ne suis pas quelqu’un de très organisé et ce que j’aime le moins est le cotz administratif. Par exemple, gérer la comptabilité, les notes de frais… Heureusement ma femme m’aide beaucoup ! Il y a un reporting hebdomadaire et mensuel, il faut aussi gérer les déplacements, les réservations d’hôtels, organiser les évènements, toute la logistique. Nous déléguons parfois l’organisation d’évènements à une agence. Ensuite il y a les réseaux sociaux à gérer, les emails, les appels notamment celui-ci ! Donc je prends au minimum une journée par semaine pour gérer ce coté administratif.

Et ce que tu préfères ?

Ce que je préfère dans ce métier est le contact humain. Lorsque j’étais derrière un bar, j’aimais le contact avec la clientèle et les collègues. Maintenant je suis entre les deux ! J’aime aussi aller dans les salons notamment le BCB (Bar Convent Berlin), je retrouve mes amis dans le métier que je n’ai pas l’opportunité de voir régulièrement et c’est toujours un plaisir de les retrouver !

Quels conseils donnerais-tu aux débutants ?

Au départ, il faut créer une direction pour la marque, travailler avec l’équipe marketing et la direction puis networking et organisation ! Pour les jeunes, il faut faire attention au quotidien, ne pas trop abuser pour garder la forme et l’esprit car il est très facile de tomber dans les excès !